dimanche 10 juillet 2011

Discours de Serge Orru, DG WWF France


Discours de Serge Orru, Directeur Général du WWF France, en ouverture du colloque Oui au bio dans ma cantine en 2012

01.07.2011
C’est avec beaucoup de joie et de détermination que nous vous accueillons dans ce haut lieu de démocratie qu’est l’Assemblée Nationale, pour notre colloque « Oui au bio dans ma cantine » point d’orgue cette année de notre campagne du même nom. Mais je vous rassure, nous ne comptons pas nous arrêter en si bon chemin !
Il y a 3 ans, j’ai été totalement happé par « Nos enfants nous accuseront » le film de Jean-Paul Jaud qui retrace  la courageuse initiative d’une municipalité du Gard, Barjac, qui décide d’introduire le bio dans la cantine scolaire du village.
Nous avons pensé à nos enfants, et nous avons acquis la certitude que nous ne pouvions pas ne pas agir. Que pouvions-nous faire, nous WWF, la plus grande des ONG environnementales en France, en Europe et dans le monde, pour faire connaître à tous, enfants, parents, citoyens, décideurs, de l’importance d’une alimentation sainesur notre santé et celle de notre environnement ? Comment inverser la tendance ? Comment faire prendre conscience, à tous, de l’importance des recommandations du Grenelle de l’environnement sur ce sujet ? Comment expliquer, enfin, que se nourrir, sainement, est un droit fondamental que chacun doit pouvoir revendiquer ? Comment rendre nos paysans heureux et fiers ?
C’est ainsi qu’est née il y a deux ans, la grande campagne de sensibilisation Oui au Bio dans ma cantine pour inciter le grand public à demander un minimum de 20% de bio dans les cantines de nos enfants dès la rentrée 2012, conformément aux recommandations des Grenelle 1 et 2.
Nous recherchons l’émulation dans cette campagne ! L’émulation entre les villes, les élus, les décideurs de la restauration collective, tous les acteurs économiques, la société toute entière !
Dans cette démarche, nos soutiens sont nombreux :
Cet événement est placé sous le haut patronage de Madame Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre de l’Ecologie, du développement durable, des transports et du logement,
Monsieur le député Serge Grouard, président de la commission d développement durable et de l’aménagement du territoire parraine notre colloque, et même s’ils sont retenus par un agenda extrêmement chargé, nous les en remercions sincèrement.
Notre campagne est parrainée par des personnalités aussi illustres d’André Cicolella,Anny PoursinoffClaude Aubert, pionnier de l’agriculture bio, Claude-Marie VadrotDavid Servan-Schreiber, pour lequel nous avons une pensée chaleureuse toute particulière en ce jour, Edouard ChaletFrançois Lemarchand qui nous fait le plaisir d’être parmi nous aujourd’hui, Jacques PélissardJean-Jacques Hazan,Jean-Marie Pelt, Jean-Paul et Béatrice Jaud, Lydia et Claude Bourguignon, Marc Dufumier, Les Chefs Michel Hausser, Yves Camdeborde et Olivier Rollinger, l’immense Pierre RabhiYann Artus-Bertrand, et notre présidenteIsabelle Autissier. Beaucoup sont dans la salle, d’autres nous font l’amitié d’apporter leur pierre bio à l’édifice de ces débats que nous souhaitons tous fructueux, car avec eux, avec vous, le bio dans les cantines deviendra un jeu d’enfants.
Je veux remercier également avec beaucoup de vigueur nos 4 partenaires financiers, la société VRAI, partenaire de notre sondage, le SNRC, merci Madame Derancourt (elle intervient sur la 3ème table ronde), Vectabio et enfin nos amis de Vivrao / Mon assiette bio, ma pelle qui sont présents à nos côtés, je les ai eux aussi aperçus dans la salle, merci à tous de nous soutenir avec autant de vigueur.
De nombreux partenaires techniques et médiatiques portent également ce projet à nos côtés, Je ne peux malheureusement pas tous les citer, mais j’ai vu ici et là la rédaction de Bio addict, partenaire engagé au quotidien, Jean-Michel Arnault, le PDG du Journal Metro qui nous a réservé deux pages sur cette campagne et le sondage Les Français et le bio dont vous avez les résultats dans le dossier de presse qui vous a été remis, la Ligue de l’Enseignement, la FCPE, partenaire incroyable en terme de réseau et d’émulation, l’Association des Maires des Grandes Villes, les CIVAM, et bien sûr et surtout, la FNAB, la fédération nationale de l’Agriculture biologique, partenaire ô combien précieux et important en terme de négociation collective sur toutes, je dis bien toutes les questions de gouvernance, car qui mieux que ce réseau de 8000 agriculteurs pour porter l’autre voie nécessaire et évidente du bio ?
En effet mes chers amis, Winston Churchill le disait beaucoup mieux que nous mais ses mots résonnent étrangement aujourd’hui.
« Nous sommes entrés dans l’ère des conséquences ». Oui, les conséquences.
Que vaut la mobilisation nationale si vous, les parlementaires, ne prenez pas le relai pour insuffler le vent du bio dans notre société ?
Certes, beaucoup de chemin a été parcouru par bon nombre de municipalités.Correns, Longjumeau, Saint Etienne, Marseille… Paris peut-être ?! Le WWF y travaille !!
Pourtant, il existe encore beaucoup d’obstacles à franchir pour offrir à nos enfants des repas de qualité dans leurs écoles et généraliser l’agriculture bio dans notre pays.
La prise de conscience doit aussi être de votre côté, c’est votre rôle de représentants de la Nation, toute la Nation que d’assumer ce grand débat de santé publique qu’est la question du bio.
Parce que le bio, c’est meilleur pour notre santé et notre environnement, 
Parce que le bio, c’est de l’emploi, 
Parce que le bio, c’est aussi l’économie du moindre impact sur notre environnement tout entier.
Fort de nos succès durant ces deux années (c’est en partie grâce à notre lettre ouverte au Sénateur Maire Gaudin qui s’excuse de ne pouvoir être parmi nous aujourd’hui que les 45 000 écoliers de la ville de Marseille verront dès la rentrée 2011 leurs repas enrichis de 30% de bio chaque jour) c’est autour de questions essentielles que nous avons eu l’idée d’organiser ce colloque qui réunit les principaux acteurs de la filière bio à l’école, pour nous donner des clés, à nous tous.
En effet, pourquoi est-il si important d’offrir une nourriture de qualité à nos enfants ? Quels sont les impacts de l’agriculture et de notre alimentation sur notre santé et la santé environnementale ? Comment les collectivités et la filière agricole peuvent-elles s’organiser ? Comment permettre aux agriculteurs bio d’accéder au foncier ? Comment satisfaire la demande ? Quelle suite envisager pour le bio à la cantine après 2012 ?
Toutes ces interrogations, loin d’être exhaustives, vont guider nos débats cet après-midi, animés par Jean-Louis Caffier et Dominique Artus. J’insiste sur ce fait : c’est par amitié et par conviction qu’ils vont nous accompagner cet après-midi, et je les en remercie chaleureusement.
Mes chers amis du bio, nous avons un objectif commun : celui de  travailler en direction des pouvoirs publics pour les faire évoluer sur ce thème de la santé et de l’environnement.
Déjà en 1956, dans « Les racines du ciel », roman aussi foisonnant que précurseur sur la protection des éléphants et de la nature, Romain Gary évoquait la nécessité d’agir résolument. Comme beaucoup d’écrivains après-guerre, il s’interrogeait sur le sort de l’Humanité., et ses élans meurtriers qui conduisent l’espèce humaine à s’attaquer au plus gros comme au plus petit des animaux.
Son héros, François Morel, personnifie cette sensibilité salvatrice : chez lui, l’humanité et l’animalité souffrantes ne font qu’une. Et pour le paraphraser, « Au point où nous en sommes, avec tout ce que nous avons inventé et tout ce que nous avons appris sur nous-mêmes, nous avons besoin de tous les chiens, de tous les oiseaux et de toutes les bestioles que nous pouvons trouver. Les hommes ont besoin d’amitié. » 
Et je rajouterai, le WWF France est plus que jamais résolu et déterminé, pour réconcilier l’Homme et la nature, SA nature. 
C’est ensemble que nous donnerons à nos enfants ce qu’il y a de plus précieux : des racines, et des ailes !

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